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L'invocation des bodhisattvas, pratiquée au Village des Pruniers, commence par le nom d'Avalokiteshvara...
 
"Nous évoquons ton nom, Avalokiteshvara, et souhaitons suivre ta voie. Tu sais écouter pour comprendre et soulager la souffrance du monde. Nous évoquons ton nom afin de pratiquer l’écoute avec toute notre attention et tout notre cœur. Arrêtons-nous et écoutons sans juger ni réagir. Pratiquons l’écoute afin de comprendre. Avec attention, pratiquons l’écoute de manière à entendre ce que dit l’autre ainsi que ce qui n’est pas dit. Une écoute attentive permet déjà d’alléger la douleur et la souffrance de l’autre."
 
En prélude au chant, voici des explications données par Thay sur sa signification.
En audio, traduction de l'explication donnée le 31 déc 2012
(http://thuvien-thichnhathanh.org/images/audio/TNHTeachings/PublicDharmaTalks/2012-D-2013-Winter/TNH-2012-12-31-FRfrENG-LH-Web.mp3 ),
traduction et transcription par Pháp Thân de l'enseignement donné le 8 Août 2011 en anglais
(cloche)
 
Bonsoir chers amis, chère Sangha.
 
Bienvenue à notre retraite sur le thème 'Eveiller le cœur.' C'est un moment heureux, parce que nous avons l'opportunité d'être ensemble pour plusieurs jours, pratiquant ensemble et partageant ensemble.
Nous commencerons par la pratique du chant et de l'écoute. Les monastiques vont chanter le nom du bodhisattva Avalokita. Avalokita est une personne qui a la capacité d'écouter, d'écouter profondément et avec compassion. Et il sait comment écouter sa propre souffrance, la souffrance en lui. Il n'avait pas peur de sa souffrance intérieure, alors il pratiquait l'écoute profonde de la souffrance en lui. Et grâce à cette pratique profonde, il a compris la nature de cette souffrance. La souffrance à l'intérieur de nous reflète toujours la souffrance du monde, et si nous regardons profondément la souffrance du monde, nous pouvons voir aussi notre propre souffrance réfléchie en elle.
 
Beaucoup d'entre nous ne veulent pas être en contact avec la souffrance intérieure. Nous essayons d'échapper à notre propre souffrance, nous n'aimons pas la toucher, et nous essayons de couvrir la souffrance intérieure avec la consommation. Nous écoutons la musique, nous lisons des magazines, nous regardons la télévision, nous prenons la voiture et sortons, nous faisons tout afin d'échapper à notre souffrance, de couvrir la souffrance intérieure. Et c'est pour cela que nous n'avons pas une chance.
 
Avalokita a eu cette chance parce qu'il était capable de rentrer en lui, d'être en contact avec la souffrance intérieure et de l'écouter profondément. La compréhension et la compassion s'élèvent de cette pratique d'écoute à la souffrance intérieure. Et quand la compréhension de la souffrance s'élève, il y a la transformation, la libération, et nous souffrons moins. Nous nous sentons plus légers, nous nous sentons guéris. Donc la pratique de l'écoute de notre propre souffrance est très cruciale pour la transformation et la guérison. Et après cela, il était capable de regarder les autres personnes, et de voir la souffrance en elles. Et il était capable de comprendre aisément la souffrance dans les autres personnes, dans les autres gens. Sa façon de les écouter, sa façon de les regarder était pleine de compassion et cela les faisait se sentir beaucoup mieux, et il pouvait aider les autres personnes à revenir à leur propre souffrance et à l'écouter et à obtenir la même sorte de transformation et guérison.
 
Alors quand les monastiques chantent le nom d'Avalokita, ils n'essayent pas vraiment de prier au bodhisattva. Ils pratiquent comme des bodhisattvas. Namo Valokiteshvaraya. Ils rentrent en eux et touchent la souffrance intérieure, parce que les monastiques ont leur propre souffrance intérieure, réfléchissant la souffrance extérieure aussi.
 
À chaque fois, ils chantent le nom trois fois. Durant le premier temps de chant, ils essayent de revenir en eux et écoutent et touchent la souffrance à l'intérieur d'eux. Et durant le temps du chant, Namo Valokiteshvaraya, ils font seulement cela. Et quand ils chantent le nom d'Avalokita pour la deuxième fois, ils focalisent leur attention sur la souffrance des autres personnes, les personnes en face d'elles, les personnes autour d'elles, que ces personnes soient dans la salle ou pas dans la salle, ils rentrent en contact avec la souffrance à l'intérieur de cette personne, et ils commencent à voir la souffrance à l'intérieur d'elle, et écoutant avec compassion la souffrance dans cette personne, le procès de guérison, de transformation, commence avec cette sorte d'écoute à la souffrance intérieure et extérieure. Et quand ils chantent le nom d'Avalokita pour la troisième fois, ils focalisent leur attention sur le monde. Il y a beaucoup de souffrance dans le monde, il y a beaucoup de points douloureux : la guerre, la séparation, la violence, la discrimination, la tuerie, la destruction de l'écosystème. Donc durant le troisième temps du chant, ils entrent en contact avec cela, ils écoutent cette souffrance, et quand nous écoutons le chant, nous joignons la pratique. Nous ne sommes pas des observateurs, nous sommes des participants
 
On peut être assis relaxés, nous nous autorisons à être pleinement présents dans l'ici et maintenant, on peut focaliser notre attention sur l'inspiration et l'expiration, et autoriser notre corps à se relaxer. De cette façon, nous autorisons l'énergie collective du chant à pénétrer dans notre corps, nous devenons perméables, parce que durant le temps du chant, la Sangha génère une sorte d'énergie collective de pleine conscience et de compassion, et si nous autorisons l'énergie collective de pleine conscience et de compassion à pénétrer dans notre corps, alors nous pouvons être capables de relâcher les tensions et de réduire la douleur qui est dans notre corps
 
Il y a des tensions dans notre corps, et il y a aussi des douleurs dans notre corps, et si nous savons comment autoriser notre corps à se relaxer, l'énergie collective de la Sangha sera capable de pénétrer. Et en quelques minutes, on se sent mieux. Nous pouvons relâcher les tensions, et nous pouvons aussi réduire la quantité de douleur dans notre corps. Nous ne devons rien faire, nous nous autorisons simplement à être pleinement présents dans l'ici et maintenant, et nous autorisons notre corps à se relaxer. Donc ceci est l'art d'écouter. Nous stoppons nos pensées. Nous nous autorisons à être dans l'ici et maintenant et à nous relaxer, c'est notre pratique.
 
Et si nous avons des douleurs, des peines, des peurs, de la colère dans notre cœur, nous pouvons ouvrir notre cœur afin que l'énergie collective de la Sangha puisse pénétrer et aider à réduire cette quantité de souffrance en nous. Nous disons : 'Chère Sangha, voici ma douleur, voici mon désespoir, voici ma colère. S'il te plaît, aide, reconnaît et embrasse les pour moi. Je prends refuge dans la Sangha.' Et si nous pouvons ouvrir notre cœur et autoriser la Sangha à embrasser avec son énergie collective la douleur en notre cœur, nous nous sentirons mieux après quelques minutes d'écoute. C'est très guérissant. Nous pouvons obtenir un soulagement seulement après quelques minutes de pratique de l'écoute. Cela marche toujours. Et si nous avons quelqu'un qui est proche de nous, qui souffre maintenant, qui n'a pas pu venir à la retraite, nous pouvons très bien lui envoyer cette énergie, seulement en pensant à cette personne, et l'appelant soudainement par son nom, et cette énergie sera envoyée à cette personne juste ici dans le moment présent, et chez elle, elle se sentira mieux.
 
Écouter la souffrance est une pratique très profonde et efficace dans la méditation bouddhiste. Autorisons nous à être pleinement présent dans l'ici et maintenant, stoppons nos pensées, asseyons nous d'une manière relaxée, et ensemble, produisons l'énergie collective de la pleine conscience, du chant, et de l'écoute, afin que la guérison commence à prendre place.
(cloche)

Enseignement repris de ce site "Fleurs du Dharma" que je remercie
 
Retranscription du 18 octobre 2017 - Chantal Gorski
 
 
 
 
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Tag(s) : #Enseignements

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